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Kératocône : Comprendre et gérer cette affection de la cornée

Le kératocône est une maladie oculaire progressive qui affecte la cornée, la rendant plus fine et la déformant en forme de cône. Bien qu’il s’agisse d’une affection relativement rare, elle est une cause fréquente de transplantation cornéenne chez les jeunes adultes. Découvrons ensemble les mécanismes, les facteurs de risque, les symptômes, les méthodes de diagnostic et les options thérapeutiques de cette pathologie.

Définition et mécanisme du kératocône

Le kératocône est une ectasie cornéenne, c’est-à-dire un amincissement et une déformation progressive de la cornée. Normalement, la cornée a une forme sphérique qui aide à concentrer la lumière sur la rétine. Dans le cas du kératocône, la cornée devient plus fine au centre ou en dessous, formant un cône irrégulier qui perturbe la vision.

Cette déformation résulte d’un affaiblissement du tissu cornéen, probablement lié à un déséquilibre enzymatique qui endommage les fibres de collagène de la cornée. Cela entraîne une perte de rigidité et la formation progressive de la forme conique caractéristique.

Facteurs de risque et causes

Les causes exactes du kératocône ne sont pas complètement élucidées, mais plusieurs facteurs de risque ont été identifiés :

  • Prédisposition génétique : Environ 10 à 15 % des patients ont des antécédents familiaux de kératocône.
  • Facteurs environnementaux : Le frottement oculaire répété, souvent observé chez les personnes souffrant d’allergies ou d’eczéma atopique, est un facteur de risque important.
  • Affections associées : Certaines maladies génétiques (comme le syndrome de Down) et troubles du tissu conjonctif peuvent être associés au kératocône.
  • Stress oxydatif : Le déséquilibre enzymatique peut contribuer à la dégradation du collagène cornéen.

Signes et symptômes

Le kératocône apparaît généralement à l’adolescence ou au début de l’âge adulte (entre 10 et 25 ans) et progresse lentement sur 10 à 20 ans. Les signes incluent :

  • Vision floue ou déformée
  • Astigmatisme irrégulier progressif
  • Myopie croissante
  • Sensibilité à la lumière (photophobie)
  • Vision nocturne altérée
  • Difficulté à corriger la vision avec des lunettes ordinaires

Dans les stades avancés, la cornée peut présenter des cicatrices qui aggravent la perte de vision.

Diagnostic du kératocône

Le diagnostic du kératocône repose sur plusieurs examens :

✅ Topographie cornéenne : C’est l’examen de référence. Il permet de cartographier la forme et la courbure de la cornée, révélant les zones d’irrégularité.
Pachymétrie : Elle mesure l’épaisseur cornéenne, qui est réduite dans le kératocône.
Biomicroscopie : Elle permet d’observer les signes caractéristiques comme les stries de Vogt (plis de Descemet) ou les anneaux de Fleischer (dépôts de fer à la base du cône).

Le diagnostic précoce est essentiel pour ralentir la progression et limiter les complications.

Traitements et prise en charge

Le traitement du kératocône dépend de son stade et de la gêne visuelle ressentie par le patient.

🔵 Correction optique

  • Au début, des lunettes ou des lentilles de contact souples peuvent corriger la vision.
  • Lorsque l’astigmatisme devient trop irrégulier, les lentilles rigides perméables aux gaz (LRPG) sont privilégiées pour épouser la forme cornéenne et améliorer l’acuité visuelle.

🔵 Ralentir la progression : le cross-linking cornéen

Le cross-linking est une technique qui utilise la riboflavine (vitamine B2) activée par les rayons UV pour renforcer les fibres de collagène de la cornée. Cela permet de stabiliser la maladie et de ralentir la progression.

🔵 Anneaux intracornéens

Dans certains cas, des anneaux en plastique (anneaux intracornéens) peuvent être implantés pour remodeler la cornée et améliorer la vision.

🔵 Greffe de cornée

En dernier recours, lorsque la vision ne peut plus être corrigée par les autres moyens ou en cas de cicatrices importantes, une kératoplastie (greffe de cornée) peut être envisagée.

Conclusion

Le kératocône est une maladie oculaire progressive mais souvent gérable grâce aux avancées diagnostiques et thérapeutiques. Le rôle de l’opticien est essentiel pour le dépistage précoce, l’adaptation de lentilles spécialisées et l’orientation vers un ophtalmologiste lorsque nécessaire. Informer et accompagner les patients est primordial pour préserver leur qualité de vie et leur vision.

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