Marion Simonin, Ambiance & Proximité
Comment êtes-vous « tombée » dans l’univers de l’optique ?
Pour ne rien vous cacher, ce n’était pas par conviction ! J’ai fait une fac de sciences après le Bac et ça ne m’as pas plu. À l’époque, il y avait l’Institut Supérieur d’Optique Nancy qui ouvrait — je suis originaire de Lorraine —, je me suis dit pourquoi pas des études courtes et en alternance. J’ai même commencé à travailler dans un magasin d’optique avant d’intégrer l’école, et j’ai vraiment apprécié le côté commercial du métier, avant les aspects techniques que j’ai abordé ensuite pendant mes études.
Et vous avez donc rapidement ouvert votre propre magasin ?
J’ai passé quelques années à travailler chez différents opticiens à Montpellier et Toulouse pour parfaire mes compétences… J’ai aussi passé une licence de commerce en marketing pour affiner mon expertise, dans le but de bien cerner et de mieux maîtriser toutes les dimensions commerciales d’un magasin. Comme tous mes confrères et consœurs, j’ai une double casquette : celle de professionnelle en optique et celle de vendeuse, à cela s’ajoute une sensibilité personnelle à créer du lien tout simplement. Donc, après ces expériences enrichissantes, j’ai décidé de me jeter à l’eau et en 2015, j’ai repris le magasin où je suis encore actuellement.
Avez-vous apporté de profonds changements à ce magasin ?
Oui, en fait, il existait depuis 2/3 ans, mais il avait un peu de mal à décoller, j’ai identifié les problèmes, analysé la concurrence, considéré la zone de chalandise, entrepris un nouveau positionnement et réaménagé l’espace. Mon idée n’était pas de créer un décor, mais d’insuffler une ambiance chaleureuse, de proposer d’emblée une image de proximité pour tous types de clients. Le Bouscat est une commune qui fait partie de Bordeaux Métropole avec une population diversifiée, je souhaitais, en tant qu’opticienne indépendante, proposer une offre de lunettes « créateurs accessibles », c’est-à-dire ne pas vendre de grandes griffes de mode et de luxe — des confrères autour de moi le font très bien —, mais de me focaliser sur une sélection de montures dont le rapport qualité-design-prix soit équilibré, pour les femmes, les hommes et les enfants.
Vous ne vendez pas des marques, vous proposez des lunettes qui vous ressemble ?
Tout est marque ! La sélection de lunetiers avec lesquels je travaille et que je diffuse sont des marques, mais pas au sens d’une griffe dont le logo est souvent ce qui attire en priorité. Lorsqu’on pousse la porte du magasin, on découvre une vraie sélection de lunettes qu’on ne trouve pas ailleurs et mon rôle est de guider les porteurs vers des montures qui les surprennent et collent au mieux à leur personnalité. Mon cœur de cible, ce sont des lunettes qui ont du style tout en demeurant portables et qui restent bien sûr accessibles en termes de prix.
« MON CŒUR DE CIBLE : DES LUNETTES QUI ONT DU STYLE TOUT EN DEMEURANT PORTABLES ET QUI RESTENT BIEN SÛR ACCESSIBLES EN TERMES DE PRIX. »
Comment choisissez-vous les marques, les lunetiers que vous vendez ?
Je vais au Silmo à Paris chaque année pour dénicher des nouveautés. Sinon, je suis fidèle aux fournisseurs avec lesquels j’ai des rapports de confiance au long cours. Je pense à Paname, Woodys Barcelona, Dilem, une marque française du groupe Oxibis… Je propose aussi Simple, Freakshow ou encore l’anglais William Morris. J’essaie régulièrement des nouvelles marques dont les produits me séduisent. J’ai un positionnement très clair et distinct, mais je ne suis pas figée. C’est comme dans le magasin, je change l’environnement merchandising, le fait évoluer régulièrement, en changeant des éléments de décor, le mobilier, ainsi, je suis passée de tables de vente traditionnelles à des canapés, fauteuils et tables basses… L’objectif étant de préserver l’aspect chaleureux du magasin et d’instaurer une forme de complicité avec mes clients fidèles et nouveaux. Acheter des lunettes doit être un plaisir pour eux, comme pour moi de leur proposer le plus adapté à leurs attentes.